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Affichage des articles du 2012

Lavomatic UMP

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Ceux d'entre nous qui se passionnent pour la chose politique se retrouvent, depuis dimanche soir, électrisés par une affaire nouvelle. On votait à l'UMP dimanche pour élire le nouveau président : c'était les primaires avant l'heure, puisque le désigné (Fillon ? Copé ?) et son équipe seraient en bonne place pour porter en 2017 les couleurs de la droite. L'ampleur du crash qui s'en est suivi a surpris jusqu'aux intéressés. On avait l'impression, à suivre le fil des règlements de comptes et des recontactes de bulletins, que la même question était dans toutes les têtes : jusqu'où iront-ils ? A quelle nouvelle écharpée publique allons-nous assister ? Et tout le monde de guetter depuis sa fenêtre, avec le plaisir gourmand des voisins un peu commères, les évolutions parfaitement publiques d'un conflit des plus saignants. Paradoxe d'une famille politique cultivant les valeurs de la bourgeoisie française et de son charme discret, portant ici son eng

Le pouvoir des médias

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Feuilleté hier un livre très décevant sur la télévision : l'occasion de parler de ces trop nombreux "essais" qui fleurissent à chaque rentrée sur le supposé très dangereux et très envahissant "pouvoir des médias". Tremblez, vous qui allumez votre télévision tous les soirs, nous allons vous révéler la portée de votre inconscience ! Voilà le livre, traduit en français sous le titre Se distraire à en mourir , publié chez Nova Editions (?) avec une préface de Michel Rocard (??). L'auteur a quelques références. Il a enseigné pendant plus de quarante ans à l'Université d'État de New York, où il dirigeait à sa mort, en 2003, le département de communication. Le livre en question est publié en 1985 aux USA, puis en France une vingtaine d'années plus tard. Pourquoi est-il si mauvais ? D'abord parce qu'aucun bâtiment, si ambitieux soit-il, ne peut tenir debout s'il est construit sur du sable. Neil Postman a fait ce choix curieux de

Un Gonzo chez M.Hollande

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Une bonne nouvelle ce matin dans l'Obs, un long entretien entre Grégoire Leménager et l'écrivain Laurent Binet , qui a passé un an à suivre la campagne de François Hollande. Le livre ne sort que le 22, mais on peut dire à l'avance que chacun y trouvera son compte : un long récit de campagne, c'est pain bénit pour les amateurs de petits faits qui croustillent. Les acheteurs du livre en Kindle pourront faire directement une recherche avec le mot clé " Trierweiler ", comme ça c'est plus simple ! Autre public : les universitaires, qui pourront y glaner des fragments d'ethnographie sauvage, tandis que même les moins mordus de politique prendront plaisir à chercher dans ce récit écrit quasiment au jour le jour les signes d'une victoire annoncée, un peu comme on prend plaisir à regarder un Colombo dont on connait l'assassin dès le début. L'exercice du "carnet de campagne" fait livre est loin d'être nouveau, les journal

La symbolique de l’État-major

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Au cours d'une journée un peu moins pluvieuse que les autres, le nouveau Président de la République s'est livré à sa première interview du 14 juillet , face à Claire Chazal (TF1) et Laurent Delahousse (France 2) . L'exercice avait été inauguré par son mentor en politique, François Mitterrand, prolongé sous Jacques Chirac et... supprimé par Nicolas Sarkozy. Sur ce point comme sur d'autres, François Hollande voulait sans doute souligner qu'il avait "rompu avec la rupture", si l'on peut dire. La campagne présidentielle ne s'est achevée que depuis deux mois, on craignait de la voir ressurgir en entretien. De quoi parle François Hollande, quand il ne critique pas le bilan de Nicolas Sarkozy ? Le début de l'interview laissait craindre qu'on n'était pas prêt de l'apprendre. Laurent Delahousse débute en parlant du lieu choisi par le Président pour cette interview : l' Hôtel de la Marine , place de la Concorde. Le lieu évoque

Avez-vous envie d'ENA ?

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A l'heure où les yeux de l'Europe suivait la course d'un ballon rond sur la pelouse du match Espagne-Italie, la France proposait sur Arte un récit romancé sur la formation de ses élites. Un téléfilm en deux épisodes , L’École du pouvoir , raconte la scolarité imaginaire de cinq étudiants de la fameuse "Promotion Voltaire" de l'ENA (1978-1980) où se forma notamment François Hollande. L’École Nationale d'Administration est une énigme à plus d'un titre. La France est un des rares pays à s'être doté d'une telle école de hauts fonctionnaires. A l'exception de la Russie et de la Pologne, les autres pays qui ont également fait ce choix sont des ex-colonies françaises. Derrière ce choix, fait il y a un peu plus de soixante ans , on trouve la volonté assumée par les gouvernements successifs de sanctuariser le fonctionnement de l'Etat, d'en faire un modèle à apprendre, à reproduire. C'est d'ailleurs le principal reproche fait à l