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Affichage des articles du 2013

Monsieur Valls, laissez Dieudonné tranquille !

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« La liberté d'expression vaut non seulement pour les « informations » ou « idées » accueillies avec faveur ou considérées comme inoffensives ou indifférentes, mais aussi pour celles qui heurtent, choquent ou inquiètent : ainsi le veulent le pluralisme, la tolérance et l'esprit d'ouverture sans lesquels, il n'est pas de « société démocratique ». » La mention ici de cette jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'Homme (7 décembre 1976, n o  5493/72, Handyside c/ Royaume-Uni) n'a pas pour seul objet de rappeler l'acception extrêmement extensive que l'Europe s'est donnée de l'article 10 - relatif à la liberté d'expression - de sa Convention européenne des droits de l'Homme . Les termes pesés de ces hommes de loi ont l'insigne mérite de formuler clairement ce qu'au sommet de l’État, on semble avoir complètement oublié ces derniers temps.  Rappelons les faits : hier, le Parisien ouvre son édition de samedi au ministr

Le débat télévisé, un antidote à la psychose ambiante ?

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Notre lien social tirerait profit de débats politiques plus nombreux sur les grandes chaînes de télévision   Le corps politique français vivrait-il en ce moment une période de psychose ? Probablement. La psychose , rappelons-le, c’est cette folie au cours de laquelle les pulsions, les souffrances sont impossibles à formuler en mots. Dès lors, les mots laissent place aux actes et à la violence.   Aujourd’hui, force nous est de constater que la question sociale est bien trop peu symbolisée. On détruit des édifices, on bloque les routes, on tire sur les médias, on s’en prend aux symboles, aux représentants, on formule des discours racistes… dont les mots traduisent moins la colère que l’impossibilité bête de la formuler. Et nos concitoyens, interrogés par les sondeurs, promettent pour beaucoup de voter aux extrêmes . Pour des personnalités autoritaires, bien décidés à régner en silence ! D’où vient ce déficit de parole politique, ce manque de « coup de gueule » salutaires qui p

Moscovici et les foules en délire

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« Nous sommes à l'époque des sociétés de masse et de l'homme-masse. Aux qualités communes à tous ceux qui dirigent et coordonnent les peuples, les meneurs doivent pouvoir allier celles, plus magiques, du prophète, soulevant sur ses pas l'admiration et l'enthousiasme. On pourrait comparer les masses à un tas de briques dépourvu d'assise et de mortier, que le moindre coup de vent fait écrouler, faute de liant. En donnant à chaque individu l'impression d'une relation personnelle, en le faisant communier dans une même idée, une vision du monde identique, le leader lui offre un substitut de communauté, l'apparence d'un lien direct d'homme à homme. Il suffit de quelques images frappantes, d'une ou deux formules qui sonnent bien et parlent aux cœurs, ou du rappel d'une grande croyance collective : tel est le ciment qui lie les individus et tient ensemble l'édifice des masses. Cérémonies grandioses, réunions fréquentes, manifestations

Taubira à Koh-Lanta

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J’aime bien regarder les débats télévisés comme des épreuves ; des genres de Koh-Lanta verbaux, au cours desquels les organisateurs mettent leur invité au défi de sortir la tête haute de petits pièges, de questions fallacieuses, de face-à-face agressifs. Des Koh-Lanta pour pros surentrainés, où les invités ne risquent pas leur peau sans fréquenter non plus une promenade de santé.  Quelles règles du jeu concourent à ces épreuves télévisées ? Journalistes et politiques sont à peu près d’accord sur ce qui va se passer, sans forcément avoir à se le dire. Parfois, ils s’accusent mutuellement de ne pas « jouer le jeu », mais cela fait partie du jeu ; on joue sur le flou, les règles ne sont pas écrites mais elles procèdent d’un code social partagé. Elles changent au gré des émissions, en prenant en compte les désirs des spectateurs et ceux des organisateurs de ces programmes.  Dans un livre qui sort ces prochains jours , je décris ce que j’ai compris du fonctionnement de c