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Affichage des articles du septembre, 2013

Moscovici et les foules en délire

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« Nous sommes à l'époque des sociétés de masse et de l'homme-masse. Aux qualités communes à tous ceux qui dirigent et coordonnent les peuples, les meneurs doivent pouvoir allier celles, plus magiques, du prophète, soulevant sur ses pas l'admiration et l'enthousiasme. On pourrait comparer les masses à un tas de briques dépourvu d'assise et de mortier, que le moindre coup de vent fait écrouler, faute de liant. En donnant à chaque individu l'impression d'une relation personnelle, en le faisant communier dans une même idée, une vision du monde identique, le leader lui offre un substitut de communauté, l'apparence d'un lien direct d'homme à homme. Il suffit de quelques images frappantes, d'une ou deux formules qui sonnent bien et parlent aux cœurs, ou du rappel d'une grande croyance collective : tel est le ciment qui lie les individus et tient ensemble l'édifice des masses. Cérémonies grandioses, réunions fréquentes, manifestations

Taubira à Koh-Lanta

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J’aime bien regarder les débats télévisés comme des épreuves ; des genres de Koh-Lanta verbaux, au cours desquels les organisateurs mettent leur invité au défi de sortir la tête haute de petits pièges, de questions fallacieuses, de face-à-face agressifs. Des Koh-Lanta pour pros surentrainés, où les invités ne risquent pas leur peau sans fréquenter non plus une promenade de santé.  Quelles règles du jeu concourent à ces épreuves télévisées ? Journalistes et politiques sont à peu près d’accord sur ce qui va se passer, sans forcément avoir à se le dire. Parfois, ils s’accusent mutuellement de ne pas « jouer le jeu », mais cela fait partie du jeu ; on joue sur le flou, les règles ne sont pas écrites mais elles procèdent d’un code social partagé. Elles changent au gré des émissions, en prenant en compte les désirs des spectateurs et ceux des organisateurs de ces programmes.  Dans un livre qui sort ces prochains jours , je décris ce que j’ai compris du fonctionnement de c